Levé tranquillement ce matin, après retour à Bruxelles. Journée de préparation, organisation quasi militaire. La "to-do list" est bien remplie, il faut attaquer. Parmi les activités du programme, pas mal de petites choses qui restent à finaliser, faire son sac, vérifier si tout est prêt, mettre quelques mp3 de plus sur le Ipod...
La majeure partie du temps de la journée a été dédié au remplissage du sac. J'ai d'ailleurs revu à la baisse le nombre de choses que j'amène, notamment niveau vêtements. J'ai allégé de quelques T-shirts. D'un point de vue du rangement même du sac, j'ai pensé qu'il ne valait mieux pas trop se monter la tête, et qu'il était probable que l'organisation la plus rationnelle vienne au fur et à mesure du voyage. Donc pas de stress. Sur le tout, avec mes bouquins compris, j'ai réussi à gagner près de 800gr... Je pars donc avec 16kg pile, au bout du compte. Ca me laisse donc un peu de marge pour la statuette en jade massif que je projette d'acheter en Chine (non, je rigole, bien-sûr...)
Une dernière petite bière rapido avant la denière nuit au froid de Bruxelles, et me revoilà à la maison, quelques heures avant le départ. Demain, sur la route de Dusseldorf pour prendre l'avion dans l'après-midi. 11 heures de vol pour atterrir 9200 km plus loin, dans la capitale la plus trépidante d'Asie, Bangkok.

Aujourd'hui, j'ai passé une partie de l'après midi à lister et à checker ce qu'il me manquait. J'ai préparé mon sac façon simulation grandeur nature, et j'ai tenté de trouver un rangement rationel et efficace pour toute chose. Pas facile... Telle ou telle poche? Accès rapide à tel ou tel objet? Nécessaire ou pas? Je pense que les choses que je prend restent minimales pour le voyage que j'entreprends, et j'ai par ailleurs assez peur lorsque je regarde la pile de livres dont j'ai besoin... J'ai 5 guides Lonely Planet, dont celui de la Chine qui approche les 1000 pages... En tout, je pense que le poids représenté par ces bookins doit faire environ 2 à 3 kilos, soit à peu près 15% de ma charge totale... J'hésite franchement à laisser en route chaque guide correspondant au pays que je quitte... A voir...
J'ai également découvert de nouvelles fonctionnalités à mon sac de l'armée américaine, notamment une poche spéciale "linge sale", qui semble très pratique. Chaque poche aura un vocation thématique, comme celle regroupant les objets nécessaires à la randonnée ou encore une autre dans laquelle je stocke cables et chargeurs, ainsi que multiprise internationale... Petite superstition que je me permet; j'ai nouésur mon sac un bout de tissu de prière thaï pour me porter chance durant le voyage.
Après remplissage, mon sac semble énorme... je ne peux pas faire moins pourtant. A la pesée, il affiche 16,8kg, je suis limite pour les charge d'aéroport qui me permettent en général 18kg pour un sac en soute. De toute façon, mon seul trajet en avion sera celui entre Dusseldorf et Bangkok, l'aller simple. Par la suite, chaque chose que j'ajouterai à mon package, ou chaque souvenir que je pourrai acheter viendra simplement allourdir ma charge.

Hier soir, 00h20, je fermais le Brasserie Novo pour la dernière fois.
Je crois que je ne m'en rends pas encore compte, mais je suis en "vacances" pour environ 5 mois. N'ayant pas réalisé ceci, mon excitation n'était pas très forte, surtout que nous avions eu une très très grosse soirée, qui ne m'a pas laissé une seul seconde pour savourer ma dernière bière servie, mon dernier plat débarrassé, ma dernière table nettoyée... Je pense que dans les jours à venir, je vais comprendre ce qui se passe, quoi que j'ai encore beaucoup de choses à faire qui ne me laisseront pas trop le temps de penser. Notamment, verdict pour mon passeport russe demain matin...
Alors voilà, c'est un Olivier sans emploi qui écrit ces lignes ce matin. Je vis à partir de maintenant sur mes réserves, elles ne sont pas énormes, vigilance...

Afin de prendre le Trans-Sibérien pour revenir vers l'Europe, je dois me procurer un Visa russe. En effet, de Vladivostok à Moscou, je traverse le pays de part en part.

Nécessaires à l'obtention du visa:
- Une photo d'identité.
- Un passeport valide minimum 6 mois après la date d'entrée en Russie.
- Le certificat d'assurance rapatriement.
- Un billet de réservation train, avion, ou hôtel, avec les dates du séjour.
- Le coût du visa, dépendant du type de celui-ci.

Mon dossier n'est pas au complet, puisque je ne connais pas mes dates d'entrée exactes en Russie, et que je ne peux pas acheter mon billet de Trans-Sibérien plus de 45 jours à l'avance...
Première visite au bureau de demande de visa il y a 10 jours, et petit avant goût de ce qui m'attend là-bas. Bureau austère, mais accueil presque trop "amical". Après quelques minutes, on me signifie qu'il faut en fait une "invitation d'une personne russe", chose impossible à avoir à moins de connaître quelqu'un qui habite en Russie. Après discussion et questions, on me fait comprendre que l'invitation n'est pas trop un problème, et qu'il est finalement possible d'arranger ça. Je fonce, même plus question de la réservation d'avion ou de train... Mon Visa est en bonne voie...
Quelque jours plus tard, on me rappelle, en me disant que je dois  finalement avoir absolument cette réservation d'avion ou de train, ou qu'un visa affaire pourrait fonctionner. J'accours au Bureau de demande de visa, et on me dit que je n'obtiendrai pas d'autre visa que le touristique... Je commence à me demander quel son de cloche écouter... Je prends le parti d'acheter finalement un billet d'avion aller retour Paris-Moscou, dans les dates approximatives prévues de mon arrivée en Russie (début juillet environ), billet que je m'empresserai d'annuler après obtention du visa...
200 euros plus tard, je retourne au bureau de demande pour remettre le dernier élément qui me permettrait enfin d'avoir ce visa... Assis au bureau, un nouvel homme, sévère et sans sourire, qui parait être le "chef", est en train de parler avec son collègue, "l'amical". Il me demande de m'assoir, prend en main ma réservation d'avion, et me regarde. S'en suit une discussion d'environ dix minutes entre les deux, en russe, me regardant du coin de l'œil, me pointant du doigt, indiquant avec insistance mes billets d'avion, et regardant les pages de mon passeport... Je ne sais pas quoi faire, je ne comprends rien, j'attends... L'un des deux semble s'énerver, puis sort de la pièce. Je reste avec le "sévère". Il me regarde enfin, et dit: "votre dossier est difficile, nous allons voir ce que nous pouvons faire". Je ne sais pas quoi  faire, je pars en le remerciant...

Résultat des comptes, avec un dossier complet et en ordre, je ne suis pas sûr d'obtenir mon visa russe. Verdict le 26 février, date à laquelle je retourne chercher mon passeport.

Nous sommes le 14 février 2010. Je m'envole pour Bangkok le 07 mars. Il me reste exactement 3 semaines avant le départ. Je quitte mon travail le mercredi 24 février. Le 1er mars, je pars quelques jours à Grenoble, ma ville natale pour faire un petit coucou à ma famille, et à mes anciens amis avec qui j'espère renouer un peu. Nous ne nous sommes pas vus effectivement depuis pas mal d'années... Je reste à Grenoble jusqu'au 5 mars. De retour à Bruxelles, j'ai un jour complet pour faire mon sac et les derniers préparatifs. Le 07, départ pour Dusseldorf, d'où je décolle vers 15h pour Bangkok. Ces prochaines deux semaines vont être difficiles, tout simplement parce que l'échéance approche, et que l'envie de partir et la fatigue pourraient prendre le dessus... En même temps, j'attends cette date depuis 7 mois, et je ne suis pas encore devenu fou. Je pense que je vais donc tenir. Ca fait assez bizarre de se dire que ça y est, et que ça devient très réel. 4 mois et demi, c'est pas si long après tout. Mais ça fait un très grand break avec les choses que je vis ici. Que va-t-il se passer là-bas? que va-t-il se passer à mon retour? Je n'en sais rien, je laisse toutes les portes ouvertes, comme toujours...