Amdullah est un jeune Ouigour qui court et qui s'amuse dans les rues poussiereuses de la petite ville de Turpan. Il fait parfois tres chaud, et le soleil impitoyable du Xinjiang brule le haut de sa tete d'enfant. Mais il s'en fiche, et il court avec ses camarades a travers les vignes, entres les maison en torchis, entre le peupliers, parmi les moutons qui belent et qui fuient, et les cirs des enfants raisonnent contre les murs bruns. Amdullah est musulman, et comme tout garcon de son age, il effectue quotidiennement les 5 prieres a Hallh, regardant vers l'ouest, en direction de la Mecque. Amdullah va a l'ecole Ouigoure, et apprend le Ouigour, la langue de sa region natale, les mathematiques, et un peu de chinois. Il a egalement des lessons d'anglais, et son professeur est tres impressionne car Amdullah a une facilite deconcertante pourparler cette langue. A chaque fois qu'il leve le doigt pour repondre a une question, il se met debout, bien droit, et prononce clairement les mots juste que son professeur attendait, dans un accent parfait. Son professeur sourit, fier de son meilleur eleve.
Parce qu'il parle parfaitement l'anglais, le jeune garcon devient guide et emmene des dizaines de visiteurs a la decouverte des nombreuses merveilles qui entourent sa petite ville perdue au milieu des sables du desert. Les Montagnes de Feu, les grandes dunes de sable, les rues enigmatiques des villages voisin de Tuyoq, les ruines d'anciennes cites perdues dans le desert, a moitie englouties par les sables, jadis grands comptoirs sur la route de la soie. Il est un guide renomme, de par sa connaissance de l'histoire du pays, de par sa connaissance des meilleurs endroits de la region, de par son aisance en anglais, et parce qu'une lueur particuliere brille dans ses yeux Ouigours, bruns amande. Il conduit les visiteurs a travers tous ces paysages, au volant de la Jeep qui bondit farouchement entre les dunes et les rochers du desert, ou sur l'ambryon de route. Le jeune homme travaille dur, et emmene chaque jour les visiteurs qui reviennent, plein de gratitude pour leur guide. Il decouvrent grace a lui le coucher de soleil sur les dunes de sable, les couleurs des montagnes, et le ciel parseme de millions d'etoiles dans la nuit au milieu de nulle part. Certains japonais pleurent meme devant ce spectacle, en sentant la tranquilite et la puissance absolue qu'il degage.
Amdullah est un homme sans age, a la demarche boiteuse car sa jambe droite est handicapee. Une cicatrice lezarde son visage tout autour de son oeil gauche, mais son regard n'a rien perdu de sa lueur particuliere qui brille dans ses yeux Ouigours, bruns amande. Il me conduit a travers les grandes avenues de Turpan et enfin quitte la ville pour s'engager sur l'autoroute qui coupe le desert quelque part entre son milieu et ailleurs. Il parle un anglais hesitant, et heurte sur certains mot. Il ne pratique plus assez l'anglais et peine a entretenir un niveau correct. Je lui ai demande de me conduire aujourd'hui aux Montagnes de Feu et aux dunes de sable. Il est particulierement heureux de mon choix, car cela fait maintenant plus de deux ans que personne ne lui a demande de voir les dunes de sable. Il peut donc enfin retourner dans l'endroit qu'il prefere, parmi tous ceux qu'il connait., et cela ravive enormement de souvenirs en lui qui remontent a plus de 10 ans. Sa petite camionnette chinoise tresaute peniblement le long des kilometres, et m'arrete devant les Montagnes de Feu, premiere etape de l'apres midi. Je leve les yeux vers les hauteurs, et sans rien dire, me laisse ecraser par les couleurs, les formes, le bleu du ciel irreel et le rose des rochers surrealiste. Je baisse les yeux vers le portail, la caisse, les chameaux ranges en ligne droite, et les touristes chinois qui payen pour passer une grille qui entoure... le desert... Amdullah et moi echangeons un regard perplexe, et il me propose d'aller un peu plus loin ou le paysage est encore plus somptueux, et ou aucune grille ne gache sa vue. Il me conduit ensuite aux dunes de sables, premices du desert de sable aride qui s'etend a des centaines de kilometres plus loin. Nous traversons les champs d'exploitation petroliere chinois, ou les puits et les forages poussent comme des champignons depuis environ dix ans, de part et d'autre de la grande route goudronnee. Il ne peut pas m'accompagner pour marcher dans les sables, car il se deplace difficilement et lentement. Je m'assois donc tout seul sur la crete d'une collind de sable, et je contemple. Et j'ecoute. Je n'entend que le sifflement de la pression de mon sang dans mon corps. Rien d'autre. Rien. Le sable brun, la chaleur du soleil, la puissance totale de tout ce qui m'entoure, et que les mots decrivent si mal... En fait, je comprend alors que certains visiteurs japonais aient pu pleurer en voyant ce spectacle, en sentant la tranquilite et la puissance absolue qu'il degage.
Sur le chemin du retour, nous nous arretons dans un petit village vers 21h30, Amdullah doit prier, et s'engouffre dans une petite mosquee en torchi au coin de la rue. L'attendant de l'autre cote de la rue, je suis invite a boire le the et a manger du pain Ouigour et des raisins secs dans une maison, objet absolu de curiosite de la famille qui y vit. Amdullah et moi reprenons alors la route, et il prend le temps de me declarer que Turpan etait ainsi il y a 10 and... je ne sais pas quoi repondre, alors je ne dit rien... Sa petite camionnette chinoise tresaute encore, puis s'arrete finalement, en plein milieu de la route. Il fait nuit, nous sommes au milieu de rien, et elle nous fait le coup de la panne. Amdullah et noi echangeons de nouveau un regard perplexe, et decidons de rentrer en stop. Une voiture nous ramasse et nous ramene en ville. Je suis desole pour sa voiture, le paie pour ses adorables services, et le salue chaleureusement. Il s'en va en boitant, marchant jusque chez lui. Je le regarde s'eloigner, et rentre me coucher apres une tres longue journee, en pensant a tout ca.
Amdullah a une petite fille de 6 mois. Elle grandira, elle s'amusera d'abord le long des grandes avenues de la grande ville de Turpan, entre les murs de beton des grands immeubles, puis ira a l'ecole chinoise ou elle apprendra le chinois, les mathematiques, l'anglais et peut-etre le Ouigour, la langue de sa region natale. Elle aura elle aussi des enfants, qui avec un peu de chance, se souviendront peut-etre seulement qu'ils sont Ouigour.
Parce qu'il parle parfaitement l'anglais, le jeune garcon devient guide et emmene des dizaines de visiteurs a la decouverte des nombreuses merveilles qui entourent sa petite ville perdue au milieu des sables du desert. Les Montagnes de Feu, les grandes dunes de sable, les rues enigmatiques des villages voisin de Tuyoq, les ruines d'anciennes cites perdues dans le desert, a moitie englouties par les sables, jadis grands comptoirs sur la route de la soie. Il est un guide renomme, de par sa connaissance de l'histoire du pays, de par sa connaissance des meilleurs endroits de la region, de par son aisance en anglais, et parce qu'une lueur particuliere brille dans ses yeux Ouigours, bruns amande. Il conduit les visiteurs a travers tous ces paysages, au volant de la Jeep qui bondit farouchement entre les dunes et les rochers du desert, ou sur l'ambryon de route. Le jeune homme travaille dur, et emmene chaque jour les visiteurs qui reviennent, plein de gratitude pour leur guide. Il decouvrent grace a lui le coucher de soleil sur les dunes de sable, les couleurs des montagnes, et le ciel parseme de millions d'etoiles dans la nuit au milieu de nulle part. Certains japonais pleurent meme devant ce spectacle, en sentant la tranquilite et la puissance absolue qu'il degage.
Amdullah est un homme sans age, a la demarche boiteuse car sa jambe droite est handicapee. Une cicatrice lezarde son visage tout autour de son oeil gauche, mais son regard n'a rien perdu de sa lueur particuliere qui brille dans ses yeux Ouigours, bruns amande. Il me conduit a travers les grandes avenues de Turpan et enfin quitte la ville pour s'engager sur l'autoroute qui coupe le desert quelque part entre son milieu et ailleurs. Il parle un anglais hesitant, et heurte sur certains mot. Il ne pratique plus assez l'anglais et peine a entretenir un niveau correct. Je lui ai demande de me conduire aujourd'hui aux Montagnes de Feu et aux dunes de sable. Il est particulierement heureux de mon choix, car cela fait maintenant plus de deux ans que personne ne lui a demande de voir les dunes de sable. Il peut donc enfin retourner dans l'endroit qu'il prefere, parmi tous ceux qu'il connait., et cela ravive enormement de souvenirs en lui qui remontent a plus de 10 ans. Sa petite camionnette chinoise tresaute peniblement le long des kilometres, et m'arrete devant les Montagnes de Feu, premiere etape de l'apres midi. Je leve les yeux vers les hauteurs, et sans rien dire, me laisse ecraser par les couleurs, les formes, le bleu du ciel irreel et le rose des rochers surrealiste. Je baisse les yeux vers le portail, la caisse, les chameaux ranges en ligne droite, et les touristes chinois qui payen pour passer une grille qui entoure... le desert... Amdullah et moi echangeons un regard perplexe, et il me propose d'aller un peu plus loin ou le paysage est encore plus somptueux, et ou aucune grille ne gache sa vue. Il me conduit ensuite aux dunes de sables, premices du desert de sable aride qui s'etend a des centaines de kilometres plus loin. Nous traversons les champs d'exploitation petroliere chinois, ou les puits et les forages poussent comme des champignons depuis environ dix ans, de part et d'autre de la grande route goudronnee. Il ne peut pas m'accompagner pour marcher dans les sables, car il se deplace difficilement et lentement. Je m'assois donc tout seul sur la crete d'une collind de sable, et je contemple. Et j'ecoute. Je n'entend que le sifflement de la pression de mon sang dans mon corps. Rien d'autre. Rien. Le sable brun, la chaleur du soleil, la puissance totale de tout ce qui m'entoure, et que les mots decrivent si mal... En fait, je comprend alors que certains visiteurs japonais aient pu pleurer en voyant ce spectacle, en sentant la tranquilite et la puissance absolue qu'il degage.
Sur le chemin du retour, nous nous arretons dans un petit village vers 21h30, Amdullah doit prier, et s'engouffre dans une petite mosquee en torchi au coin de la rue. L'attendant de l'autre cote de la rue, je suis invite a boire le the et a manger du pain Ouigour et des raisins secs dans une maison, objet absolu de curiosite de la famille qui y vit. Amdullah et moi reprenons alors la route, et il prend le temps de me declarer que Turpan etait ainsi il y a 10 and... je ne sais pas quoi repondre, alors je ne dit rien... Sa petite camionnette chinoise tresaute encore, puis s'arrete finalement, en plein milieu de la route. Il fait nuit, nous sommes au milieu de rien, et elle nous fait le coup de la panne. Amdullah et noi echangeons de nouveau un regard perplexe, et decidons de rentrer en stop. Une voiture nous ramasse et nous ramene en ville. Je suis desole pour sa voiture, le paie pour ses adorables services, et le salue chaleureusement. Il s'en va en boitant, marchant jusque chez lui. Je le regarde s'eloigner, et rentre me coucher apres une tres longue journee, en pensant a tout ca.
Amdullah a une petite fille de 6 mois. Elle grandira, elle s'amusera d'abord le long des grandes avenues de la grande ville de Turpan, entre les murs de beton des grands immeubles, puis ira a l'ecole chinoise ou elle apprendra le chinois, les mathematiques, l'anglais et peut-etre le Ouigour, la langue de sa region natale. Elle aura elle aussi des enfants, qui avec un peu de chance, se souviendront peut-etre seulement qu'ils sont Ouigour.